mardi 26 janvier 2010

Intermède Pop

Broken Bells by Broken Bells

En 35 minutes et pas une de plus, le premier album des Broken Bells donne dans la pop élégante mais désinvolte allant droit au but avec comme arme infaillible : le sens de l’évidence mélodique que beaucoup pourraient leur envier.

Quand
Danger Mouse (vu chez Jay Z et producteur chez The Rapture) rencontre James Mercer leader de The Shins au Danish festival en 2004, ils décident de travailler rapidement ensemble sur quelques chansons. Le manque de temps (The Shins avant tout) repousse l’affaire jusqu’à aujourd’hui puisque le side project Broken Bells ne sortira dans les bacs que le 9 mars 2010. Alors il est comment cet album ? A l’image du single The High Road : épuré mais faussement simple. Les Broken Bells distillent des chansons au groove certes minimaliste mais irrésistible dont le charme est indéniablement contagieux. Petite revue de ce qui s’annonce comme la petite sensation pop du printemps.

On commence avec
The High Road premier extrait et première prise avec la galette : petits sons de synthés légèrement tarabiscotés, arrivée du beat vaguement électro avant que ne se pose la voix de James Mercer (sacré chanteur mine de rien) sur quelques accords de guitare acoustique. La chanson qui s’annonce un rien banale suit en fait plusieurs développements dont le travail des voix (chœurs pop très Beatles) sont pour beaucoup. Un petit classique mine de rien ! Vaporize est peut-être ma préférée : un brin mélancolique dans le chant, le discret orgue de Mouse comme ligne mélodique et un refrain entêtant qui tranche avec le couplet. En trois minutes l’affaire est bouclée, pas le temps d’en rajouter le duo sait jouer de ses effets avec parcimonie. You Head is On Fire s’impose en contrepoint d’une intro en ritournelle gentiment fantasque pour s’épanouir en petit ballade bien sympathique quoiqu’un peu trop polie pour être honnête. Sailing to Nowehere synthétise un peu la formule du duo : un versant acoustique court-circuité par les trouvailles synthétiques de l’autre moitié. Trap Doors poursuit le chemin tranquillement mais surement et Float redonne un peu de vigueur à ce léger creux : quelques accords de piano martelés, un chant souple et un refrain qui joue sur les décalages sonores.

Pour finir
Citizen replace le groupe dans une optique moins atmosphérique et plus percutante avec sa ligne mélodique légèrement plus agressive (enfin façon de parler !). L’album se conclut sur The Mail and The Misery plaisant mais répétant un peu les choses. Et alors c’est tout ? Et bien ce ne serai pas rendre justice au groupe que d’oublier de parler de LA chanson qui justifie l'écoute de l'album : The Waiting Game avant-dernière plage et petit bijou pop comme on en fait rarement. Avec un beat bien entrainant calqué sur une petite ritournelle au piano, une voix qui déroule son bonheur mélodique en symbiose avec les chœurs...on ne peut que succomber (d’autant que le break à mi-parcours est somptueux).

Reste à savoir si le groupe compte s’arrêter au concept de l’album ou s’engager dans quelque chose de plus concret avec pourquoi pas quelques concerts à la clé. Mais quelque chose me dit pourtant que nos deux acolytes n’iront pas plus loin tant il semble évident que
James Mercer en est appelé à retrouver son groupe fétiche d’ici peu de temps. Affaire à suivre.

Benjamin Léon

Album : Broken Bells, le 09/03/10

En savoir plus sur le groupe ici




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